Catégorie : roman
Genre : SF
Auteur : Philip K. Dick
Année de publication (US) : 1969
Edition fr : 10/18 domaine étranger
Année d’édition : 1999
Résumé de quatrième de couverture :
"Tous les thèmes de la SF semblent s'être donné rendez-vous, dans Ubik, pour y être tournés, déformés, dévoilant ces questions ultimes : la télépathie, le voyage temporel ou la mort. Le foisonnement de l'imagination, la richesse et la complexité de l'intrigue sont un défi au résumé cohérent du monde où évolue Joe Chip, monde dans lequel on saute de 1992 à 1939, où les morts vivent en état d'animation suspendue, rêvant leurs pseudo-vies dans un univers onirique.
Entre l'univers où le temps se dégrade et le monde instable des morts, Ubik est le piège final des réalités, qui marque une étape définitive dans l'œuvre de Dick. C'est sans doute une de ses productions les plus achevées qui vient couronner un cycle spirituel commencé avec Le Maître du haut château, continué avec Le dieu venu du Centaure et qui culmine avec le présent roman."
Stan Barets, Catalogue des âmes et cycles de la S.-F.
Philip K. Dick |
Mon Avis :
Enfin un roman de PKD dans mon blogounet ! C’est que Philip K. Dick et moi, c’est une longue histoire. J’ai lu mon premier roman de cet auteur alors que j’avais entre 11 et 12 ans (honte à moi, je ne me rappelle même plus de l’époque exacte !). Jusque-là je n’avais à peu près lu que des romans jeunesse et quelques classiques. On peut donc imaginer le choc psychologique dont je fus victime quand, attirée par la seule couverture, je me lançai tête baissée dans L’Œil dans le ciel, sans avoir la plus petite idée de ce dans quoi je mettais les pieds… (ben quoi, elle était très sympa cette couverture, on y voyait deux hommes se prenant pour Mary Poppins, accrochés à un parapluie volant, la Terre loin en-dessous, et dans le ciel un œil énoooooorme qui les regarde !)
Ce roman (et la plupart des romans de PKD que j’ai lus par la suite, chacun à son niveau), m’a retourné le cerveau. Philip K. Dick fait vraiment partie de ces auteurs qui marquent. Il y a un avant. Il y a un après. On ne peut plus jamais retourner à son état initial.
Bref, tout ça pour dire que, adolescente, je vouais un culte à Philip K. Dick, et que, même si aujourd’hui ma passion pour cet auteur a beaucoup perdu en intensité (ou devrais-je dire, en fanatisme monomaniaque, ce dont je me réjouis pour ma santé mentale), il reste un de mes auteurs préférés, un de ceux que j’ai toujours plaisir à lire et à relire, sans me lasser.
C’est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis replongée dans un des meilleurs romans du maître : Ubik.
Mais de quoi parle Ubik ?
Ubik nous emmène dans un 1992 futuriste (le roman est écrit en 1966) où la technologie est capable de repousser les limites de la mort grâce à la semi-vie (dispositif où les défunts sont conservés dans des cercueils cryogéniques, et qui conserve chez eux, temporairement, une activité protophasique, c’est-à-dire une forme de conscience, qui permet aux vivants de dialoguer avec eux). C’est aussi un monde où certains individus ont développé des pouvoirs psioniques : télépathie, précognition, etc. En contrepartie, une autre catégorie d’individus, les « anti-psis », ont la faculté de nullifier les pouvoirs psis. C’est au cœur de cette guerre entre psis et anti-psis que se trouve l’agence de protection anti-psi de Glen Runciter, où Joe Chip est employé comme technicien.
Et… même si ça me brûle les lèvres (ou plutôt, les doigts !), je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, de peur de gâcher la surprise de ceux qui ne l’ont pas encore lu.
Sachez seulement qu’un événement catastrophique a lieu, à partir duquel l’univers des protagonistes ne tourne plus tout-à-fait rond…
Couverture de la première édition US |
On retrouve dans Ubik beaucoup de thèmes chers à Philip K. Dick : temporalité qui dégénère, phénomène d’entropie, réalités superposées, lutte entre entité malveillante et entité « bienveillante »… Joe Chip est le loser dickien par excellence, en inadéquation parfaite avec son environnement : constamment fauché dans un univers où on ne peut même pas ouvrir la porte de son appartement sans une pièce de cinq cents. Quant à l’humour, il est omniprésent, subtil, faisant contrepoids au climat de plus en plus angoissant de la lutte de Joe et son équipe contre ce qu’ils ne peuvent que retarder.
Comme à son habitude, Philip K. Dick joue avec les attentes du lecteur : il brouille les pistes avec des indices contradictoires, construit des hypothèses avant de les démolir, nous mène par le bout du nez du début à la fin. Même en l’ayant déjà lu, le plaisir reste intact, c’est une redécouverte totale !
D’après une interview récente d’Isa Dick, fille de Philip K. Dick et co-fondatrice d’Electric Shepherd Productions, Michel Gondry travaillerait, depuis déjà un certain temps, sur une adaptation au grand écran d’Ubik (adaptation qui m’enthousiasme infiniment plus que L’Agence, dont la bande-annonce de m’inspire guère). C’est donc en ayant ces nouvelles à l’esprit que j’ai relu Ubik. Le roman est-il adaptable ? Oh, que oui ! Mais Gondry n’est pas le premier à y avoir pensé : en 1974, le réalisateur Jean-Pierre Gorin (un français aussi !?) a demandé à Philip K. Dick de rédiger un scénario pour porter Ubik à l’écran. Le film ne s’est jamais fait, mais le scénario existe, publié en 1985 aux USA, puis traduit en français et publié par l’éditeur lyonnais Les Moutons Electriques en 2006. Pour l’occasion, j’ai donc acheté un exemplaire de ce scénario (depuis le temps que ça me démangeait, c’était l’excuse rêvée !), que je vais m’empresser de lire avant de vous donner mes impressions !
Je viens tout juste de découvrir Dick à travers ce livre. Je l'ai trouvé assez différent des livres de science-fiction que je lis habituellement : on parle beaucoup plus de sentiments et les "héros" du livre sont assez banals bien qu'ils croient en leur convictions et font tout pour les défendre !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup l'écriture de Dick : simple mais efficace. Très prenant et dynamique avec cette petite saveur de rétro (bon, c'est plus du à l'époque d'écriture) qui me fait craquer ! Sans compter la petite pointe d'humour...
C'est un livre que je n'hésiterais pas à conseiller ! Je ne regrette absolument pas de l'avoir découvert !