ATTENTION SPOILERS
si vous n’avez pas vu la finale de la saison 3 de Misfits, passez votre chemin, il n’y a rien à voir !
Cette saison, Nathan nous a quittés (car Robert Sheehan voulait faire d’autres choses… ) dans un flamboyant webisode, et a été remplacé par Rudy, personnage qui lui ressemble un peu (mais auquel j’ai eu, personnellement, du mal à accrocher).
J’étais donc un peu démoralisée de voir partir un de mes personnages préférés (d’autant plus que je ne suis pas convaincue que Robert Sheehan ait eu raison de prendre cette décision à ce moment-là). Oh, c’est pas grave, me dis-je. Il reste Simon et Alisha !
Oui, sauf que… Howard Overman ne perd jamais de temps en fillers, et les amants tragiques ont une boucle temporelle à boucler.
On pense à Terminator (cité plusieurs fois par Simon et Alisha), on pense aussi à La Jetée et L’Armée des 12 singes, on peut penser à Donnie Darko : les précédents existent, Misfits n’invente rien, mais rarement une série télé aura apporté une conclusion aussi parfaite à une telle intrigue (suivez mon regard vers l’échec retentissant de Lost…). Au point qu’on se demande, maintenant que le chapitre Superhoodie est définitivement clos, comment la série va rebondir. J’aime beaucoup Kelly et Curtis (derniers rescapés de la « première génération », désormais), je n’ai rien contre Seth, et Rudy est supportable. Mais que toute la série repose sur leurs épaules ? J’ai du mal à imaginer comment Misfits arrivera à se renouveler vers quelque chose qui soit à la hauteur de Simon / Alisha. Mais je reste ouverte. Je regarderai la saison 4, si saison 4 il y a. Au moins les premiers épisodes.
Mais pour l’heure, j’ai le cœur brisé, et il me faudra bien un an pour être d’humeur à regarder Misfits post-superhoodie.
Soyons clairs : je ne suis pas une fangirl niaiseuse qui espérait jusqu’au bout un happy ending qui n’avait pas lieu d’être (mais je reconnais que je suis une fangirl... Hélas). Je savais parfaitement comment ça allait finir (merde, on a vu comment ça allait finir !), et j’y était préparée (même si, je l’avoue, j’espérais que ça arrive plus tard, et qu’on ait encore une, voire deux, saisons pour développer le parcours de ces personnages). J’y étais plus que préparée : je voulais que ça finisse comme ça. Une fin différente m’aurait déçue. Il fallait aller jusqu’au bout de la mythologie mise en place dans la saison 2.
Simon et Alisha ont fait leur choix. Ils voulaient être ensemble. Ils connaissaient le prix. Ils étaient prêts à le payer. Et c’est ce qu’ils ont fait.
Alisha aurait pu choisir de ne pas être avec le Simon du présent. Il ne serait jamais revenu dans le passé pour elle, n’aurait pas eu à se sacrifier pour elle. Elle serait morte tuée par l’homme du jeu vidéo, mais lui aurait sans doute vécu plus vieux. Et… il ne serait jamais devenu celui qu’il voulait être.
Simon aurait pu choisir de ne pas revenir dans le passé. Alisha serait morte, il aurait pu faire son deuil comme tout le monde, et avancer dans sa vie. Mais pour lui la vie sans Alisha n’a pas de sens, il préfère le suicide. Et être celui qu’elle aime et qu’elle admire…
On peut débattre sans fin sur les « incohérences » du paradoxe temporel. Pourquoi, par exemple, Simon n’a pas, tout simplement, empêché Alisha de se faire tuer par la revenante vengeresse dans le présent ? On pourrait trouver mille raisons contre cette idée. Rien que d’imaginer les conséquences de cette action, mon crâne me fait mal (en plus on est le lendemain des fêtes, et mon crâne me fait déjà mal). La raison principale, à mes yeux, étant que si elle n'avait pas tué Alisha, elle aurait inévitablement tué quelqu'un d'autre parmi les misfits (elle aurait même pu tuer Simon, et alors il n'aurait jamais pu retourner la sauver dans la saison 2, ce qui aurait constitué le scénario le plus catastrophique). Ensuite, une raison qui tient à la façon dont fonctionne ce pouvoir: c'est un voyage sans retour, donc Simon se serait retrouvé bloqué dans une situation extrêmement compliquée dont les implications me dépassent complètement, et il y a des chances que, en faisant ça, il se coupe toute possibilité de retourner plus loin dans le passé pour empêcher la première mort d'Alisha. Il y a aussi la question épineuse de la vidéo qu'Alisha trouve chez Superhoodie, à laquelle nous n'aurons jamais de réponse formelle (la théorie la plus simple étant que, même si Curtis a changé le cours des événements, les pouvoirs sont quand-même devenus de notoriété publique, et l'interview a quand-même eu lieu dans cette réalité). Je suis loin d’être une experte de la question, et je laisse le débat scientifique à ceux qui sont assez matheux pour théoriser sur les voyages dans le temps et les réalités parallèles.
Mais la vérité c’est que les voyages dans le temps n’existent pas, nous sommes dans une œuvre de fiction, et ce qui compte, ce n’est pas de savoir si les événements tels qu’ils nous sont présentés auraient pu être empêchés ou se passer différemment : il s’agit des choix des personnages, et des conséquences de ces choix. Simon s’est condamné lui-même, il a prolongé la vie d’Alisha de quelques mois et a fait en sorte qu’elle tombe amoureuse de lui, parce que c’est ce qu’il voulait. Et dans son esprit, tout devait se passer « exactement comme ça ».
Mais la vérité c’est que les voyages dans le temps n’existent pas, nous sommes dans une œuvre de fiction, et ce qui compte, ce n’est pas de savoir si les événements tels qu’ils nous sont présentés auraient pu être empêchés ou se passer différemment : il s’agit des choix des personnages, et des conséquences de ces choix. Simon s’est condamné lui-même, il a prolongé la vie d’Alisha de quelques mois et a fait en sorte qu’elle tombe amoureuse de lui, parce que c’est ce qu’il voulait. Et dans son esprit, tout devait se passer « exactement comme ça ».
C’est romantique.
C’est un peu manipulateur et un chouilla malsain.
C’est Simon et Alisha.
Il n'y a pas de début.
Il n'y a pas de fin.
Leur bonheur est de courte durée, mais il se répétera à l'infini.
On ne sait pas si on doit pleurer ou se réjouir pour eux, alors on fait les deux à la fois.