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dimanche 27 février 2011

Au pays des programmes, les Concepteurs sont des dieux : bienvenue dans TRON L’Héritage



Titre original : Tron Legacy
Genre : SF, action, aventure
Réalisateur : Joseph Kosinski
Durée : 2h06
Année de production : 2010
Date de sortie : 9 février 2011

Synopsis :

Sam Flynn, 27 ans, est le fils expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais...

(source : Allociné)

Le Premier Tron
Mon avis :

Mon qui d’habitude vais au cinéma 3 fois l’an, je n’arrête plus !
Bref, hier soir, je suis allée voir la version 2.0 de Tron, en VO et 3D (autant que ça en vaille la peine). Pour ceux qui ont oublié ou n’ont pas connu le premier Tron, petit récapitulatif.
En 1982, Steven Lisberger et Disney sortent un film de SF un peu spécial, qui se distingue par son esthétique très marquée, inspirée du jeu « pong » : si aujourd’hui les effets spéciaux sont kitsch au possible, à l’époque ils sont très novateurs, c’est une initiative audacieuse de la part du studio. L’histoire : Kevin Flynn (Jeff Bridges), un concepteur de jeux vidéos qui s'est vu voler ses jeux vidéos par son ex-employeur, veut à tout prix récupérer une preuve qui lui ferait valoir ses droits. Avec l'aide d'Alan (Bruce Boxleitner) et de Lora (Cindy Morgan), deux de ses anciens collègues, il infiltre le MCP (Maître Contrôleur Principal), un ordinateur avide de pouvoir à l'intelligence artificielle surdéveloppée. Quand ce dernier découvre que Flynn veut s'infiltrer dans ses circuits, il le téléporte dans un jeu vidéo. Pour s'évader, Flynn devra compter sur l'aide de Tron, un programme indépendant inventé par Alan. (encore merci Allociné !^^)


L’originalité de Tron réside, entre autres, dans l’idée d’humaniser les programmes : en effet, purs reflets de la personnalité de leurs concepteurs, ils en ont aussi le visage. Ainsi, Tron a l’apparence d’Alan, Yori celle de Lora (oui, chers lecteurs, les programmes sont sexués, et ils peuvent même tomber amoureux !). Dans leur univers (la grille), les Concepteurs invisibles sont l’équivalent de dieux. Mais surtout, c’est l’univers visuel de Tron qui rend ce film unique : les décors 3D numériques, l’omniprésence de lignes lumineuses bleues, jaunes ou rouges, les jeux vidéos grandeur nature (en particulier les mortelles courses de moto)… Quand j’étais toute petite, j’adorais Tron, à cause de son univers visuel complètement délirant. C’est donc avec une certaine curiosité que j’ai accueilli la nouvelle de la sortie prochaine d’une suite. Et quand, en voulant me renseigner un peu, j’ai vu ça :


J’ai commencé à être vraiment intriguée. Parce que Tron est précisément un film qui gagnerait à se faire un petit lifting avec ce que la technologie actuelle permet. Parce que Jeff Bridges est encore de la partie. Parce que le peu qu’on voit des images, et le peu qu’on entend de la musique, donnent déjà envie. Et parce que ce Jeff Bridges sadique présage d’un film plus sombre que le premier, sans doute…

Après visionnage, je peux dire que, d’un point de vue purement esthétique, le film est sublime. Pendant toute la première partie (dans le « monde réel », si je puis m’exprimer ainsi), l’image est restée en 2D, ce qui est un choix esthétique évident. Puis, lorsque Sam (Garrett Hedlund) est téléporté dans la grille, on bascule dans l’univers 3D.

Ce que j’ai aimé dans le film : les effets spéciaux très beaux, l’univers visuel dans son ensemble, la gestuelle chorégraphiée des personnages, les maquillages… Tout est peaufiné au millimètre, et franchement, ça le fait. Surtout que tout cela est magistralement soutenu par une bande originale absolument prodigieuse, signée Daft Punk, que je m’écoute en boucle depuis hier soir sur Deezer. Le visage de Clu (réalisé en images numériques) m’a bluffé par son réalisme.

Ce que j’ai moins apprécié : le scénario. Alors que la première moitié du film était très prometteuse, abordant même des thèmes actuels comme la gratuité des logiciels et le libre partage de données (sans pousser bien loin, car c’est avant tout un divertissement Disney, quand même…), le scénario finit par retomber dans un discours beaucoup plus convenu, et relativement ennuyeux (un peu plus de second degré n’aurait pas fait de mal…). Le personnage de Sam n’est pas aussi charismatique que l’était son père dans le premier Tron (ni d’ailleurs dans le deuxième !), quant à ce qu’est devenu Kevin Flynn, comparé au hacker coolissime de Tron 1.0, le personnage a évolué d’une manière assez surprenante, passant du PDG d’Encom pris dans son délire de « système parfait » au maître zen qui médite là haut sur sa montagne. Enfin, le rôle anecdotique accordé à Tron (qui est quand même le personnage éponyme !) dans l’action m’a beaucoup déçue, jusqu’au bout j’avais l’espoir que le personnage prenne un peu plus d’ampleur, mais… non. Et d’ailleurs, maintenant que j’y pense, qu’est devenue Yori ???

Reste un très beau spectacle, qui donne un bon coup de jeune à l’esthétique culte de Tron, et constitue un plaisir pour les yeux et les oreilles. Rien que pour ça, je ne regrette pas l’investissement.


Question : les Daft Punk sont cachés dans cette vidéo, saurez-vous les retrouver ?...



Bande annonce de Tron (1982) :



Bande annonce de Tron Legacy :

2 commentaires:

  1. J'ai trouvé que Legacy portait bien son nom, un vrai héritage de Tron, tout en exploitant au maximum le potentiel technologique,visuel, sonore, pour un spectacle inoubliable !

    C'est vrai que l'absence de de Tron est marquante, mais le scénario se tient parfaitement dans l'ensemble. Le changement de Kevin peut choquer, mais je l'ai trouvé assez logique, et on retrouve son humour malgré sa "zenitude", comme il dit ... J'ai adoré !

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  2. Je ne m'étonne pas que tu aimes le scénario, étant donné que les deux scénaristes de Tron Legacy, Edward Kitsis et Adam Horowitz, sont aussi des scénaristes de Lost, une série dont je soupçonne, au vu de ton pseudo et de ton avatar, que tu n'es pas sans l'apprécier... ;)

    Plus sérieusement, je n'avait pas des attentes élevées par rapport au scénario en allant voir Tron, mais le début m'avait tellement emballé que, quand les choses sont un peu retombées dans la deuxième moitié, ça m'a déçu.
    Mais avec le recul, effectivement, le scénario, sans être d'une originalité extrême, tient quand même la route, et il ne dessert pas le film, qui reste, comme tu dis, un spectacle inoubliable (et un sacré hommage aux 80' dans ce qu'elles avaient de meilleur! :D).
    D'ailleurs j'ai très envie de retourner le voir!^^

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