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vendredi 25 février 2011

Black Swan


Réalisateur : Darren Aronofsky
Arrangements et composition de la BO : Clint Mansell
Date de sortie : 9 février 2011
Durée : 1h43
Genre : drame, thriller, fantastique


Pitch :

Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily...

(source : Allociné)


Mon avis :

N’ayant vu aucun autre film de Darren Aronofsky (hé non, je n’ai pas vu Requiem for a Dream ni The Fountain !), je n’avais pas d’attente particulière vis-à-vis de ce film, qui fut une bonne surprise.
En effet le film est très bien fait : la réalisation distille un climat oppressant autour de Nina, incarnation parfaite du cygne blanc qui doit apprendre à libérer le cygne noir qui dort en elle pour satisfaire les exigences de son maître de ballet (Vincent Cassel), avec l’angoisse qu’il lui retire le rôle pour favoriser Lily, dont la sensualité et l’aisance en font le parfait cygne noir.
Petit à petit, on voit Nina passer de l’obsession à la névrose : par petites touches, on glisse dans le cauchemar éveillé, on ne sait plus distinguer la réalité de l’hallucination, tout se mélange, et l’univers visuel du film passe  progressivement de l’hyperréalisme à un onirisme sombre et effrayant.
Darren Aronofsky
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Polanski devant ce film, qui reprend un peu le même schéma que Répulsion, Rosemary’s Baby ou Le Locataire ; je ne sais pas s’il est très judicieux de classer Black Swan dans le genre fantastique, car ce n’est pas du tout comme ça que j’ai perçu le film (même si l’atmosphère y confine, avec notamment des scènes qui font penser à La Mouche de Cronenberg… et je n’en dirai pas plus là-dessus !^^). Au contraire, pour moi il s’agit plutôt d’un film sur la folie, où les exigences d’un maître de ballet intransigeant (que la même danseuse incarne les deux opposés parfaits que sont le cygne blanc et sa jumelle maléfique, le cygne noir), alliées à un univers personnel malsain (une mère possessive, ancienne danseuse, qui infantilise sa fille, encourage son obsession et cherche à retrouver en elle l’assouvissement de ses ambitions de jeunesse) contribuent à faire basculer Nina dans la paranoïa et la schizophrénie, avec en arrière plan les thématiques de l’art, de la métamorphose, de la quête de perfection et d’absolu.
Natalie Portman n’est pas, habituellement, une actrice qui m’impressionne beaucoup, mais je l’ai trouvée particulièrement convaincante dans ce film : aussi bien dans les scènes de danse que dans son jeu d’actrice, elle s’en sort très bien. Quant aux apparitions de Winona Ryder, elles sont (malheureusement) courtes mais très marquantes ! Enfin je voulais mentionner Mila Kunis dans le rôle de Lily, que je ne connaissais pas du tout et qui m’a fait forte impression^^.
Enfin, pour moi qui ne suis pas du tout familière du milieu de la danse (et encore moins la danse classique), ce fut aussi l’occasion de le découvrir un peu (en plus j’ai eu la chance de voir le film en compagnie de Melisende, qui connaît bien cet univers, et que je remercie de m’avoir traîné au ciné pour voir Black Swan !^^).

Bref, un bon film, intéressant, esthétiquement très beau, avec plusieurs scènes vraiment éblouissantes, mais qui suscite le malaise et que je déconseille à un public trop jeune ou trop sensible (car, sans être franchement gores, certaines scènes sont assez saisissantes).

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